mycothérapie - champignons
Nutrition, Sciences et Santé (NxS Santé)

Mycothérapie : pourquoi les champignons sont-ils des aliments d’avenir ?

La mycothérapie a le vent en poupe. Pourtant, cette discipline qui utilise les champignons comme compléments thérapeutiques ne date pas d’hier. Les médecines asiatiques dont la célèbre médecine traditionnelle chinoise les utilisent depuis des milliers d’années !

Plus de 650 espèces de champignons sont connues pour leur action thérapeutique. Les plus réputés sont d’ailleurs les champignons asiatiques dont le reishi, le shiitaké ou le maitaké.

Mais avant d’explorer plus loin cette approche thérapeutique assez peu connue qu’est la mycothérapie, une petite mise au point est nécessaire.

 

Qu’est-ce qu’un champignon ?

Ce que l’on nomme classiquement champignon correspond en fait à la partie aérienne du végétal. C’est aussi malheureusement la partie qui accumule les métaux lourds ! C’est dans le mycélium, la partie souterraine, que l’on retrouve les principes actifs. Dépourvu de chitine, le mycélium présente en outre l’avantage d’une bien meilleure biodisponibilité des actifs. Par simplification cependant, j’utiliserai le terme générique de champignon dans le reste de cet article.

 

Quels bénéfices thérapeutiques de la mycothérapie ?

Globalement, les champignons sont réputés pour leurs actions dans deux grands domaines principaux :

  • l’immuno-modulation (c’est-à-dire l’équilibre du système immunitaire) associée à la lutte antivirale,
  • et la stimulation des cellules et tissus, en particulier les cellules-souches et les tissus nerveux.

Les articles scientifiques récents sont de plus en plus nombreux à étudier les principes actifs responsables de ces propriétés remarquables. Les polysaccharides sont des sucres particuliers parmi lesquels on trouve notamment les bêta-glucanes. Ces sucres sont de véritables molécules de soutien du système immunitaire. Ils sont particulièrement efficaces contre les virus (grippe, hépatite B, herpès…). Les bêta-glucanes activent les globules blancs cytotoxiques détruisant ainsi soit les cellules tumorales soit les cellules infectées par des virus ou des bactéries intracellulaires. Les plus intéressants à cet égard seraient le shiitaké (Lentinus edodes) et le karawataké (Coriolus versicolor). Le lentinane est l’un des bêta-glucanes du shiitaké.

Ce sucre est ainsi officiellement reconnu comme thérapie complémentaire dans les traitements classiques du cancer au Japon et en Chine (pour le côlon, la prostate, le pancréas, foie et intestins notamment). Car oui, la mycothérapie est bien plus utilisée dans les pays asiatiques…

Un autre champignon, l’hydne hérisson (Hericium erinaceus), contient des principes actifs qui déclenchent la synthèse du facteur de croissance des nerfs (NGF). Le NGF est un facteur de croissance essentiel aux cellules nerveuses et rétiniennes. C’est un facteur de régénérescence des neurones, notamment dans l’hippocampe (qui joue un rôle important dans la mémorisation). Les recherches récentes étudient donc l’intérêt de son utilisation dans la maladie d’Alzheimer.

Enfin, rappelons que les champignons sont avant tout des aliments ! Ils sont riches en protéines et on y trouve tous les acides aminés dans les mêmes proportions que la viande et bien plus digestibles !. Il contiennent également des fibres, des vitamines du groupe B, du sélénium et du cuivre…

 

Mycothérapie : pour quelles utilisations ?

Les principes actifs restent peu assimilables si les champignons sont consommés entiers. En effet, la chitine en limite l’absorption. Ils le deviennent sous forme de poudre de mycélium de champignon (il s’agit alors d’un véritable aliment thérapeutique) ou d’extraits aqueux ou hydro-alcooliques.

Préférez des champignons cultivés sur écorce (et non hors-sol). En effet, les champignons concentrent les substrats des écorces sur lesquels ils poussent, qu’il s’agisse de sélénium, de lignanes ou de polyphénols spécifiques selon les espèces, autant de nutriments et molécules intéressantes.

Enfin, comme toute thérapeutique ou aliment aussi intéressant soit-il, il convient de les consommer à bon escient et de les inscrire dans une démarche globale, sous peine d’en limiter grandement les effets.

Si vous souhaitez en savoir plus, je vous conseille le livre de Jean-Marie Samori « Les champignons comestibles, aliments d’avenir pour combattre les principales maladies d’aujourd’hui ».

 

Merci d’être arrivé au bout de cet article qui je l’espère vous aura intéressé. Si je n’ai pas répondu à toutes vos questions, n’hésitez pas à les poser en commentaire. J’y répondrai directement ou j’en ferai un prochain article !

Et n’hésitez pas à partager bien sûr !

 

Sources :

Jean-Marie Samori « Les champignons comestibles, aliments d’avenir pour combattre les principales maladies d’aujourd’hui » (2014, Editions du Dauphin)

http://www.plantes-et-sante.fr/remedes/le-shiitake-empereur-des-champignons-medicinaux

http://www.plantes-et-sante.fr/encyclopedie/hericium-le-champignon-de-la-memoire

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