ménopause naturelle - sauge
Féminin

Quelles solutions fiables pour une ménopause naturelle ?

7% des femmes entre 40 et 44 ans et 83% des femmes entre 50 et 54 ans sont ménopausées en France. 400 000 femmes atteignent chaque année l’âge de la ménopause, soit 51,3 ans. 10 millions de Françaises sont ainsi ménopausées. Passant presque inaperçue pour certaines, la ménopause est au contraire une vraie tempête physique et psychologique pour d’autres. Car la valse des hormones de la ménopause expliquent son cortège de symptômes, bouffées de chaleur en tête, plus ou moins bien vécus. Passage naturel et obligé, la ménopause a aussi de nombreuses conséquences qui méritent que l’on s’y attarde. Histoire de bien connaitre les risques que l’on veut éviter… et de se préparer aux nombreux symptômes afin de passer ce cap en douceur. Pour une ménopause naturelle !

Dans cet article, je réponds donc à plusieurs questions :

  • Que se passe-t-il dans le corps lors de cette étape fondamentale dans la vie d’une femme ?
  • Quels sont les risques associés pour la santé ?
  • Quelles solutions naturelles et fiables permettent de mieux vivre sa ménopause naturelle ?

… pour vivre sa ménopause le plus sereinement et naturellement possible !

 

La valse des hormones

On ne peut dater la ménopause naturelle d’une femme que rétrospectivement, puisqu’elle correspond officiellement à l’absence de règles pendant 1 an.

Mais souvent, les cycles menstruels sont devenus irréguliers bien avant, lors de la périménopause, qui commence en général vers 45 ans et peut durer jusqu’à 7 ans. Au cours de cette période, la sécrétion des hormones sexuelles féminines commencent à fluctuer de manière irrégulière, avec généralement une baisse rapide de la production de la progestérone et une irrégularité des sécrétions d’œstrogènes.

La plupart des femmes alternent donc des périodes :

  • d’hypo-œstrogénie (absences de règles, bouffées de chaleur, fatigue et troubles du sommeil, sécheresse vaginale…),
  • de cycles normaux,
  • et d’hyper-oestrogénie (syndrome prémenstruel, agressivité et irritabilité, fibrome utérin possible…).

 

Une ménopause… ou des ménopauses ?

Avant la ménopause, les œstrogènes sont sécrétés en majorité par les ovaires à partir d’androgènes.

A partir de la ménopause naturelle, la quantité d’œstrogènes produite dépend de l’importance du tissu adipeux, et donc de la silhouette et de l’indice de masse corporelle de la femme. En effet, le tissu adipeux est capable de fabriquer des œstrogènes à partir des androgènes au cours d’un processus que l’on appelle aromatisation.

Plus la femme possède du tissu gras, plus elle produit d’œstrogènes et donc plus l’imprégnation œstrogénique de l’organisme est important. Or cette imprégnation n’est pas anodine : elle conditionne l’état de santé de la femme.

Ainsi, plus l’imprégnation vécue par une femme au cours de sa vie est élevée, plus le risque de développer un cancer du sein augmente.

L’imprégnation œstrogénique est aussi fonction de :

  • la durée de la contraception hormonale,
  • l’exposition aux perturbateurs endocriniens,
  • la capacité de détoxication hépatique,
  • et du temps entre la puberté et la ménopause…

Elle est donc aussi fonction de tout ce qui peut modifier l’importance de l’exposition aux hormones au cours d’une vie féminine.

Globalement, un tissu adipeux en excès entraine une perturbation des sécrétions surrénaliennes et de l’hormone de croissance. Cela stimule ainsi la production des œstrogènes, et entraine une perturbation des enzymes hépatiques. Or, c’est le foie qui dégrade et inactive les hormones dans l’organisme. L’inactivation des œstrogènes s’en trouve donc diminuée.

Au final, une femme en surpoids se retrouve en hyperoestrogénie, et l’on voit bien ici que la ménopause naturelle n’est pas nécessairement un manque d’hormones !

Chaque femme est donc un cas particulier, et il n’y a pas une ménopause, mais des ménopauses. A chaque femme, selon son mode de vie, son histoire et sa silhouette, correspondent donc des risques post-ménopausiques particuliers.

Silhouettes différentes, risques différents

Physiologiquement, les femmes maigres et minces sont plus à risque de développer pendant et après la ménopause une sécheresse de la peau et des muqueuses ainsi que de l’ostéoporose. Les femmes plantureuses et arrondies seront, elles, davantage concernées par le risque de développer des maladies cardiovasculaires et des cancers hormono-dépendants (sein, ovaire, utérus).

Malheureusement, pour toutes, le stress oxydatif et l’inflammation chronique augmentent avec la ménopause. Ici, ce ne sont pas les hormones de la ménopause qui sont en jeu, mais un autre facteur, celui de la quantité de fer dans le corps.

Avant la ménopause, les cycles menstruels se terminaient par les saignements des règles qui sont l’occasion de pertes en fer. Or ce dernier est un puissant agent d’oxydation et d’inflammation. Cette protection disparait avec la disparition des règles. Après la ménopause, la vitesse de vieillissement des femmes rattrape donc celle des hommes, de même que les risques de maladies dégénératives.

Mais pas de panique ! Une hygiène de vie adaptée, celle qui vous est décrite régulièrement dans ces pages, et quelques outils spécifiques permettent de se préparer et de passer le cap en douceur… pour que les hormones de la ménopause naturelle vous fasse valser en douceur !

 

La ménopause : quels risques pour la santé ?

Risque n° 1 : la dépression

La dépression est un risque de la ménopause non négligeable. Un certain nombre de femmes rencontrent des difficultés psychologiques lorsqu’elles s’identifient en partie, consciemment ou non, à leur capacité à avoir des enfants. Le deuil de la maternité peut s’avérer difficile chez certaines femmes qui pourront trouver auprès de psychothérapeutes une aide appréciable. De plus, cette dépression est renforcée par la baisse des hormones sexuelles, car l’œstradiol (l’un des œstrogènes) et la progestérone ont un effet antidépresseur documenté.

Risque n° 2 : les bouffées de chaleur

75% des femmes ménopausées subissent ou ont subi des bouffées de chaleur. Cette élévation excessive de la température corporelle est en lien avec une réponse de l’hypothalamus à la chute des œstrogènes. Mais le mécanisme en est mal connu : l’hypothalamus réagit comme si le corps s’échauffait. Il commande donc la dilatation des vaisseaux sanguins périphériques et l’activation des glandes sébacées : ce sont les suées, souvent nocturnes, et les bouffées de chaleur.

Risque n° 3 : la prise de poids et les maladies cardiovasculaires

Nombre de femmes associent la ménopause à la prise de poids. En réalité, les études montrent que la prise de poids est constante et régulière pour la plupart des femmes et des hommes à partir de la quarantaine. La ménopause n’y est donc pour rien. Sont en cause le mode de vie et le vieillissement.

En revanche, la chute des œstrogènes entraine une nouvelle répartition des graisses corporelles : accumulation de plus de graisses au niveau de l’abdomen, ce qui augmente les risques d’inflammation, d’intolérance au glucose et de maladies cardiovasculaires. Ces dernières deviennent d’ailleurs la première cause de mortalité des femmes après 65 ans.

Risque n° 4 : l’ostéoporose

L’ostéoporose est la réduction de la densité du squelette, en particulier au niveau des vertèbres. Il est vrai que l’on a observé une accélération de la perte de la densité osseuse après la ménopause. Les œstrogènes sont en effet considérés comme protecteurs. Mais ils ne représentent qu’un facteur parmi d’autres, et n’ont d’impact que sur les os spongieux des vertèbres, pas sur le col du fémur (qui concerne les deux sexes).

 

Listés ainsi, les risques de la ménopause assombrissent une étape pourtant naturelle dans la vie d’une femme. Sachez cependant qu’un sondage d’opinion, effectué en 1998 a montré que plus de la moitié des Américaines âgées de 50 à 65 ans se sentaient plus heureuses et épanouies à cette étape de leur existence. Lorsqu’elles comparaient leur vie à celle qu’elles avaient eue dans la vingtaine, trentaine et quarantaine, ces femmes trouvaient que leur vie s’était considérablement améliorée sous plusieurs aspects, incluant leur vie familiale, leurs centres d’intérêt, leurs amitiés, et leur relation avec leur mari ou leur partenaire…

De plus, une synthèse publiée en 2015 a montré que les antécédents personnels, familiaux et socioculturels influencent nettement la manière dont les femmes abordent les changements ménopausiques. On ne vit donc pas les risques de la ménopause naturelle de la même manière selon son pays et son passé ! En prendre conscience apporte une certaine liberté : suffirait-il de travailler sur son état d’esprit pour changer son expérience personnelle de la ménopause ?

 

Ménopause naturelle : quelles solutions fiables ?

Il s’agit certes de lutter d’abord contre les symptômes dérangeants au moment du passage en ménopause (bouffées de chaleur, dépression, sommeil…). Il est aussi primordial de mettre en place une vraie prévention vis-à-vis des pathologies post-ménopausiques (ostéoporose et maladies cardiovasculaires notamment).

Des hormones naturelles pour une ménopause naturelle

Je ne parlerai pas ici des traitements substitutifs hormonaux et de leurs risques avérés. Ils s’opposent évidemment clairement à une ménopause naturelle…

En revanche, il est possible d’appeler en renfort les hormones naturelles, à commencer par la sDHEA. Cet androgène faible émis par les glandes surrénales peut être ensuite transformé en œstrogènes par le tissu adipeux. Précurseur lointain des hormones sexuelles, la sDHEA n’en a pas l’agressivité.

Un taux sanguin circulant élevé de cette hormone est notamment associé :

  • au maintien de la masse musculaire
  • à une réduction du risque de surpoids,
  • à des effets antidépresseurs et protecteurs contre le déclin cognitif
  • et à des effets anti-vieillissement de la peau.

Un dosage préalable à toute complémentation est indispensable afin d’en adapter la posologie (contre-indications par précaution : cancers hormonodépendants).

Les phyto-œstrogènes, notamment les isoflavones des légumineuses (dont le soja) et les lignanes des graines de lin, appartiennent au large groupe des polyphénols. La synthèse des études récentes et indépendantes les concernant indique surtout leur intérêt dans la prévention des cancers du sein et de l’endomètre. Leur réputation reste « usurpée » sur les symptômes fonctionnels de la ménopause, notamment sur les fameuses « bouffées de chaleur ».

Contre la dépression

L’accompagnement psychothérapeutique reste souvent une aide précieuse ici. Les troubles dépressifs et le stress pathologique seront néanmoins avantageusement combattus par un apport suffisant en oméga 3 (de type EPA) et en magnésium (sous une forme assimilable). Les plantes comme le safran, la rhodiola, le ginseng ou le millepertuis (contre-indiqué en cas de prise d’antidépresseurs) pourront également aider.

Contre les bouffées de chaleur

Les bouffées de chaleur restent la hantise et le désagrément n°1 de beaucoup de femmes. Mais sachez qu’aucune aide n’est efficace à 100%, que l’on recherche une ménopause naturelle ou non. Il s’agit avant tout de faire preuve de bon sens :

  • ne pas fumer,
  • éviter les excès de caféine et d’alcool, les épices ;
  • éviter de trop se couvrir,
  • dormir dans une chambre fraiche,
  • boire des boissons fraiches…

Parmi les plantes, aucune étude portant sur le trèfle rouge, l’igname ou le yam n’a montré d’efficacité sur les symptômes de bouffées de chaleur. Les résultats des études concernant l’actée à grappes noires sont divergents. Ils semblent cependant favorables en association avec le millepertuis. Mais la prise régulière d’actée à grappes noires présente des risques hépatiques et est donc contre-indiquée en cas d’antécédents de pathologie hépatique. Seule la sauge a montré une réelle action œstrogénique puissante et une efficacité documentée sur les bouffées de chaleur, via son action antisudorale.

D’autre part, le stress augmente les bouffées de chaleur. Il est donc judicieux de travailler à sa réduction : magnésium, relaxation, cohérence cardiaque…

On y pense généralement peu, mais quelques études ont également observé que l’activité physique et/ou la pratique du yoga entraine une diminution des bouffées de chaleur ou de l’insomnie. En plus d’être un atout non négligeable pour une ménopause naturelle, la pratique d’une activité physique régulière permet d’allonger l’espérance de vie.

Prévenir l’ostéoporose

On ne le dira jamais assez, mais l’activité physique reste le premier facteur de prévention de l’ostéoporose !

De plus, une alimentation acidifiante et inflammatoire (autrement dit riche en produits animaux, y compris laitiers !), de même que les excès de café, de sel, le tabac… favorisent l’ostéoporose. On s’attachera donc à favoriser une alimentation basifiante et anti-inflammatoire. Pour ce faire, il suffit de faire la part belle aux végétaux de toute sorte et en particulier aux légumes et aux fruits, et dans une moindre mesure aux céréales complètes bio et aux légumineuses. Le calcium se trouve en abondance dans les eaux minéralisées (en cures), les amandes, les sardines entières, les algues, les oléagineux (noix de toute sorte).

Les vitamines D3 et K2 en complémentation restent indispensables.

Prévenir les maladies cardiovasculaires

Là encore, la clé reste l’hygiène de vie, surtout alimentaire. Aux conseils précédents, on ajoute ici l’importance d’un apport lipidique équilibré :

  • riche en oméga 3 (huiles de lin et de noix par exemple),
  • peu de graisses saturées,
  • peu d’oméga 6 (huiles de tournesol notamment)
  • et pas de graisses trans (liées à la transformation/cuisson industrielle).

On favorisera également les petits poissons gras type sardines, maquereaux, anchois (non salés) et les huiles de première pression à froid et biologiques.

Belle ménopause naturelle !

 

Merci d’être arrivé au bout de cet article qui je l’espère vous aura intéressé. Si je n’ai pas répondu à toutes vos questions sur la ménopause au naturel, n’hésitez pas à les poser en commentaire. J’y répondrai directement ou j’en ferai un prochain article !

Et n’hésitez pas à partager bien sûr !

 

Sources :

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